L’équipe iGEM Lyon 2025 a marqué l’édition 2025 de l’iGEM (International Genetically Engineered Machine), la compétition mondiale de référence en biologie de synthèse.
FLUOROBREAKER a été développé par 16 étudiants issus de trois établissements lyonnais : 4 de l’UFR Biosciences de Lyon 1, 3 de l’ENS de Lyon et 9 de l’INSA Lyon. La diversité des parcours a permis d’aborder le projet sous différents angles : biologie moléculaire, génie biologique, modélisation, communication scientifique et entrepreneuriat.
Une médaille d’or et des nominations prestigieuses
L’équipe a rempli tous les critères de la compétition et a été récompensée par une médaille d’or, en plus des distinctions bronze et argent. Elle a également été nominée pour trois prix spéciaux (best composite part, entrepreneurship et best bioremediation village), se classant ainsi parmi les 20 meilleures équipes mondiales et la meilleure équipe française, même sans remporter ces prix supplémentaires.
Chaque année, cette compétition internationale, initiée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), réunit des milliers d’étudiants issus de plus de 400 équipes à travers le monde. Les participants y développent des projets innovants en biologie de synthèse pour répondre à des enjeux mondiaux dans les domaines de l’environnement, de la santé, de l’énergie et de l’alimentation.
FLUOROBREAKER : détecter et dégrader les « polluants éternels »
Pour cette édition, l’équipe lyonnaise a relevé un défi majeur : concevoir un projet capable de détecter et de dégrader les PFAS, ces substances per- et polyfluoroalkylées omniprésentes dans notre quotidien (textiles imperméables, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, cosmétiques, etc.), et quasi indestructibles dans la nature. Ces molécules se retrouvent dans l’air, l’eau, les sols et même dans le sang humain, et sont associées à de graves impacts sanitaires, notamment sur le système immunitaire, le développement, le foie et le métabolisme.
Le projet FLUOROBREAKER repose sur deux approches complémentaires :
- transformer des bactéries en capteurs fluorescents capables de détecter les PFAS
- développer des enzymes bactériennes capables de rompre les liaisons carbone-fluor, permettant de dégrader ces molécules persistantes
« Observer nos bactéries s’illuminer en présence de PFAS, c’est une petite lumière d’espoir face à une pollution encore largement invisible », explique l’équipe.
Le projet s’inscrit dans cinq Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, notamment la santé et le bien-être, l’eau propre et l’assainissement, et la protection de la vie aquatique et terrestre.
L’ensemble du projet est accessible sur le Wiki créé par les étudiants : https://2025.igem.wiki/lyon.
Une équipe interdisciplinaire et engagée
Encadrée par Erwan Gueguen, maître de conférences en microbiologie à l’UFR Biosciences, l’équipe a travaillé toute l’année académique, jonglant entre cours, examens et recherches, souvent en soirée et le week-end.
Le Grand Jamboree a été l’occasion pour l’équipe de présenter ses travaux au niveau international et de recevoir de nombreux retours positifs, notamment sur le volet éducation et entrepreneuriat. Les visiteurs ont particulièrement apprécié le stand de présentation, le jeu de l’oie et les BD retraçant l’histoire du projet.
Vers une start-up innovante
L’aventure iGEM ne s’arrête pas à la compétition : l’équipe prépare la création d’une start-up pour développer et commercialiser la technologie FLUOROBREAKER. L’objectif est de proposer une solution concrète pour détecter et dépolluer les PFAS dans les eaux contaminées.
« Nous voulons que FLUOROBREAKER devienne un outil concret pour protéger l’environnement et la santé publique », souligne l’équipe.
Une tradition lyonnaise d’excellence
Cette performance s’inscrit dans la continuité des succès lyonnais à l’iGEM depuis plus de 15 ans, témoignant de l’excellence scientifique et de l’engagement des établissements lyonnais en biologie de synthèse.
FLUOROBREAKER illustre parfaitement la capacité des étudiants lyonnais à allier innovation, interdisciplinarité et impact environnemental, et démontre que la science peut contribuer à un avenir plus sain et plus durable.