Communiqué / Alerte presse


Le Centre international de recherche en infectiologie et MSDAVENIR : une même vision pour guérir l’hépatite B.

MSDAVENIR, le principal fonds de dotation en Europe dédié à la santé et aux sciences du vivant, et le CNRS signent un partenariat pour soutenir une initiative conjointe du Centre international de recherche en infectiologie (CNRS / Inserm / Université Claude Bernard Lyon 1 / ENS de Lyon), de l’Institut de génétique humaine (IGH-CNRS / Université de Montpellier) et du Centre de Biologie Intégrative (CBI-CNRS/ Université de Toulouse). D’un montant total de 2,7 millions d’€ sur 42 mois, le projet « Hit Hidden HBV » a pour objectif de mieux comprendre la biologie de l’ADNccc et des ARN du virus de l’hépatite B afin de parvenir à la guérison.

« Hit Hidden HBV », une vision commune pour un objectif international

Guérir l’hépatite B est une ambition forte au niveau international et national. Ainsi, en France, le programme « HBV Cure » est une action coordonnée par le Pr Fabien Zoulim (HCL, Université Claude Bernard Lyon 1) sous l’égide de l’ANRS et de son directeur le Pr Yazdan Yasdanpanah. Au niveau international, il s’agit d’un objectif ambitieux affiché par l’OMS, celui de parvenir à la guérison à l’horizon 2030.

Porté par 3 laboratoires français d’excellence (CIRI, IGH et MCD) et coordonné par le Dr David Durantel, chercheur Inserm au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), le projet « Hit Hidden HBV » (càd « Frapper les parties cachées d’HBV ») s’inscrit pleinement dans les objectifs internationaux et nationaux d’HBV Cure.

Il s’agit d’un programme de recherche fondamentale du type « High risk, high gain ». C’est donc un réel pari, celui de la connaissance scientifique. Concrètement, ce projet présente une
pluralité de risques, mais son potentiel, et impact réel, est particulièrement fort et important. Pour le Dr David Durantel, directeur de Recherche INSERM : « Le soutien apporté par
MSDAVENIR au projet « Hit Hidden HBV » représente une respiration supplémentaire en termes de financement de nos travaux de recherche. Il nous donne des moyens additionnels
que nous n’avons pas par ailleurs sur ce type de projet risqué ».

« Faire le pari de la science est l’essence même de MSDAVENIR. Je suis donc tout particulièrement heureuse du soutien apporté par MSDAVENIR au projet « Hit Hidden HBV ». Son approche innovante et transverse, de Lyon à Toulouse en passant par Montpellier, met en avant l’ambition de notre fonds de soutenir les équipes de recherche les plus innovantes en France » indique pour sa part Clarisse Lhoste, présidente du conseil d’administration MSDAVENIR, présidente MSD France.
 

« Hit Hidden HBV », vers de nouvelles cibles thérapeutiques contre le virus de l’hépatite B

Pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques contre le virus de l’hépatite B, des approches générales et non biaisées d’identification des cibles via différentes méthodologies seront utilisées. Celles-ci vont générer un volume de données à traiter extrêmement important.

L’apport des outils bio-informatiques et celui de l’intelligence artificielle seront donc essentiels pour mieux traiter et identifier les cibles au sein des différents « jeu de données » générés.
Aujourd’hui, le cycle de vie du virus de l’hépatite B est bien connu. Les équipes emmenées par David Durantel, au sein de « Hit Hidden HBV » savent donc où aller chercher les cibles.

« Cela fait 50 ans que la recherche fondamentale existe sur le virus de l’hépatite B. Comment amener de la nouveauté dans ce domaine ? Comment faire avancer les connaissances
pour parvenir à la guérison ? Nous pensons que la génération de données nouvelles par des approches innovantes et l’utilisation de technologies de « data mining » drivées par
l’intelligence artificielle peuvent nous aider à identifier des cibles au sein du cycle de vie du virus. » précise le Dr David Durantel.
 

« Hit Hidden HBV », deux entités du cycle de vie du virus au coeur du projet

La première entité visée est l’épisome du virus, c’est-à-dire une forme de réplication du virus qui se trouve dans le noyau des cellules infectées. Elle est la matrice de toutes les
transcriptions. C’est à partir de ce point que le cycle de vie du virus se réalise.

Cet épisome se nomme ADNccc (ADN circulaire clos de façon covalente). Si on est capable d’éliminer cet ADNccc, la guérison totale des patients serait possible. L’ADNccc est donc
une cible majeure.

L’autre cible majeure, la seconde entité, se compose de tous les ARN qui sont fait à partir de cet ADNccc. Qu’il s’agisse donc de l’ADNccc ou du pool des ARN HBV, si l’un ou l’autre est
détruit on pourrait guérir potentiellement les patients.

Pour parvenir à cet objectif, « Hit Hidden HBV » ambitionne donc de mieux comprendre la biologie de l’ADNccc et la biologie des ARN HBV.

Un virus ne peut pas se répliquer sans la cellule. Il est dépendant de celle-ci en tant que parasite de la cellule. Il utilise des fonctions cellulaires ou, plus précisément, il détourne
des fonctions cellulaires pour les réadapter à ses besoins. Mieux comprendre la biologie, c’est donc mieux identifier les fonctions cellulaires détournées par le virus, autrement dit de
nouvelles fonctions que nous ne connaissons pas encore.

Sur cette base, dans le futur, il serait possible de développer une stratégie antivirale innovante. Innovante car elle ne ciblera pas le virus directement mais ces fonctions supports. Ce
ciblage des fonctions supports pourra se combiner avec d’autres approches antivirales et, comme cela existe pour le VIH, il serait donc envisageable de développer des combinaisons
thérapeutiques de plusieurs molécules, de plusieurs médicaments.

Ainsi, il est imaginable de prendre un antiviral direct, comme ceux ciblant la polymérase du virus, l’une des enzymes du virus, comme c’est déjà fait actuellement mais sans être
suffisant pour parvenir à la guérison. Il faut ainsi le combiner avec ces nouvelles approches antivirales non-conventionnelles développées via le projet « Hit Hidden HBV ».

« Hit Hidden HBV porte une ambition forte en termes de recherche fondamentale. Il a le potentiel de contribuer de façon très significative à la guérison de l’hépatite B et apporte
également une nouvelle vision de la recherche en infectiologie » conclut le Dr Dominique Blazy, président du conseil scientifique MSDAVENIR.
 
Publié le 19 juin 2023 Mis à jour le 30 juin 2023